Le canal

Une des conséquences, indirecte et méconnue, de la défaite de 1871 fut la réalisation du canal de la Saône ou canal de l’Est suivie du creusement du bassin de Champagney et de la construction de sa fameuse et impressionnante digue de pierre.

Le canal de la Haute-Saône

Le canal de la Haute-Saône, encore appelé canal de Montbéliard à la Haute-Saône, est une voie navigable qui débute dans le nord du département du Doubs, traverse la partie sud-ouest du Territoire de Belfort et dont un tronçon, inachevé, est situé dans la partie Est de la Haute-Saône.

Le canal de la Haute-Saône devait partir de Conflandey, en amont de Port-sur-Saône, remonter la vallée de la Lanterne, traverser celle de l’Ognon, puis le bassin minier de Ronchamp et se diriger enfin vers Belfort pour faire sa jonction avec le canal du Rhône au Rhin non loin de Fesches-le-Châtel. Ce tracé ayant une longueur totale de 85 kilomètres.

Les travaux de construction de ce canal commencés en 1875, durèrent jusqu’en 1887. En fait, ils ne seront jamais achevés et l’économie que cette voie aurait permise sur le transport du charbon extrait à Ronchamp n’aura jamais été possible. Seule la construction du canal sur son versant est a été terminée, entre le bief de partage et Fesches-le-Châtel, soit sur 23 kilomètres.

Le bassin de Champagney

 
 

Le barrage de Champagney

Le bassin de Champagney

Le barrage-réservoir de Champagney fut construit pour servir à l’alimentation du Canal de Montbéliard à la Haute-Saône, dont il est l’ouvrage essentiel. En effet, au lendemain de la guerre 1870-1871, après la perte de l’Alsace et de la Lorraine, et donc l’interruption de la continuité des voies navigables, d’un intérêt économique bien supérieur à celui de maintenant (Canal du Rhône au Rhin et Canal de la Marne au Rhin), on décida de rétablir la communication par la construction du Canal de l’Est, et d’une liaison Montbéliard-Nancy qui avait l’avantage de desservir le Bassin houiller de Champagney.
De nos jours il est le plus gros barrage-poids du monde.

Sa superficie est de 107 hectares et il occupe un périmètre d’environ 7 kilomètres.
Le bassin se trouve à une altitude de 411,85 mètres.
Sa retenue maximum est de 13 millions de m3 d’eau.
Et la longueur de sa digue est de 785 mètres dont le point le plus élevé se situe à plus de 36 mètres au-dessus du fond de la vallée.

 
Anecdotes sur le Bassin :

- Pendant sa construction, une fillette de 5 ans glissa par un orifice du parapet et fit une chute de plus de 30 mètres: elle n’eut, heureusement, qu’une jambe cassée.

- En 1944, un bombardier en difficulté largua deux bombes de 250 kilomètres dans le bassin. Elles y restèrent jusqu’en 1987 et furent neutralisées par les démineurs.

Puit d'aération du tunnel de Chérimont

L'un des puits d'aération du tunnel de Chérimont

Tunnel de Chérimont

Le Tunnel

Le tunnel Chérimont a été construit entre 1884 et 1897. Il devait permettre le passage du canal de la Haute-Saône dans plusieurs collines du Chérimont. Il a été creusé à l’explosif, sans tunnelier.

Il fait 1330 mètres de long.


© Voile.franche-comte.fr / Alain Jacquot-Boileau

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